ALS-Galland-B Correspondance (Sammlungseinheit)

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Identification

Call number:ALS-Galland-B
Archive call number:B
Title:Correspondance
Language:Französisch
Note:La correspondance a été classée en trois groupes. Le premier est constitué de quelque deux cents lettres originales, copies et doubles de lettres de Bertil Galland, échelonnées de 1965 à 1984.
Le deuxième comprend la correspondance avec les amis écrivains et constitue de loin le groupe le plus important avec plus de 3500 lettres, cartes et autres documents épistolaires. L'intérêt de cette correspondance est double. D'une part, elle complète la correspondance conservée dans les dossiers des oeuvres qui, dans l'ensemble, a un caractère plus technique ; d'autre part, elle offre, en plus, un caractère personnel et humain tout à fait surprenant. À quelques exceptions près, la majeure partie de ces missives n'ont visiblement pas été écrites pour la postérité ; les auteurs s'y livrent presque sans réserves, avec une spontanéité et une franchise remarquables. Ces lettres révèlent ainsi, de façon très directe, le tempérament, les préoccupations, les obsessions, les peurs, les sentiments des écrivains amis. Elles recoupent et complètent, de façon tout à fait inattendue et combien heureuse, maints portraits tracés par l'éditeur dans Princes des marges. Ce rapprochement est particulièrement frappant dans le cas de Corinna Bille ou d'Alice Rivaz.
On me permettra d'insister sur S. Corinna Bille à titre d’exemple. Sa correspondance avec Bertil Galland comprend quelque cent-quarante lettres et cartes autographes, écrites de 1961 à 1979. Elles livrent de la femme écrivain un portrait tout à fait vivant et émouvant. Il y a d'abord l'amoureuse de la nature, des fleurs, des animaux ; tout comme Ramuz dans son Journal, elle ne manque jamais de décrire, par petites touches, « la première journée de vrai printemps ». Les proches, sa mère, les enfants sont bien sûr présents. Elle évoque aussi les amis, Verscio et le « teatro Dimitri », l'architecte Kummer qu'elle appelle son « presque frère jumeau » (Lettre de C. Bille à B. Galland du 15 janvier 1973) - les lieux aimés - Veyras, les Vernys -, les visites, les lectures quotidiennes, les articles, les interviews, bref le train-train quotidien dans toute sa diversité.
Les choses n'en restent pas là et la correspondance de Corinna révèle aussi des aspects de sa personnalité et de son tempérament de femme écrivain plus décisifs, ainsi son goût des voyages. L'Afrique est omniprésente. D'Abidjan, où elle arrive pour la première fois, elle note sur une carte postale, le 24 mars 1970 : « Il me semble que je pourrais vivre toujours en Afrique tant je m'y sens bien et tant j'ai de joie à voir le peuple noir, les plantes étranges, les petits animaux. » (Carte postale de C. Bille à B. Galland du 24 mars 1970). Même impression lors de sa deuxième arrivée à Abidjan, le 6 février 1974 : « Me voilà en Afrique où les lumières d'Abidjan nous ont accueillies au port, joyeuses comme une immense fête foraine. Une vie contient plusieurs vies. » (Lettre de C. Bille à B. Galland du 6 février 1974). Elle effectuera quatre voyages en Afrique et en ramènera une provision de manuscrits encore inédits. La Russie lui suggérera des sentiments analogues. De Moscou, elle écrit à Bertil Galland, le 5 septembre 1974 : « Je suis heureuse. » (Lettre de C. Bille à B. Galland du 5 septembre 1974). Le voyage s'allie aisément, chez Corinna Bille, avec la joie d'écrire. Le dépaysement favorise l'écriture, comme le montrent les cartes envoyées du cargo « Helvetia », lors de son deuxième séjour. Elle écrit ainsi, le 18 janvier 1974 : « Me voilà aux anges. Cette vie en vase clos sur la mer est faite pour l'écriture. Dans ma cellule-cabine, j'ai déjà entièrement corrigé et recopié la nouvelle "La Demoiselle sauvage" et m'apprête à refaire certaines pages des autres. (...). Pas de mistral, une brume légère ou le ciel pur. La mer presque étale. Oui, je suis heureuse, je savoure ce temps immense devant moi. » (Carte de C. Bille à B. Galland du 18 janvier 1974).
De retour à Veyras, le voyage continue à agir comme un stimulant. Ainsi, le 24 février 1975, suite au deuxième séjour en Afrique et au grand voyage à Moscou de l'année précédente, elle écrit à B. Galland : « Ici, les amandiers fleurissent. Je recommence à errer sur les collines, mais surtout j'écris, j'écris. Le roman russe, une nouvelle, et encore quelques petites Histoires. Je suis heureuse. Il me semble que c'est un printemps extraordinaire, une véritable aventure. Je rêve aussi de retourner en Afrique en cargo, cette année. Et peut-être un jour de faire le Transsibérien, votre livre m'en a donné envie et aussi le beau poème de Cendrars. » (Lettre de Corinna Bille à B. Galland du 24 février 1975).
Cette joie due à l'envoûtement par « l'Afrique sombre et verte » (Lettre de C. Bille à B. Galland du 1er décembre [1975]) contraste douloureusement avec la tension des derniers messages, depuis ce 21 octobre 1978 où elle annonce à ses amis qu'elle part à l'hôpital à cette dernière lettre à Bertil Galland, datée du 16 octobre 1979, où elle constate qu'elle redevient « vivante, très heureuse, légère ». Elle revient à ses projets et esquisse, sur un long billet, une couverture de livre pour Le Bal double : « C'est-à-dire un beau visage de jeune femme (celle du Bal double) menacée par l'instrusion un peu effrayante des masques du Lötschental et aussi les Chats d'Evolène - derrière elle, forçant les portes d'une ancienne demeure soi-disant imprenable. » (Lettre de C. Bille à B. Galland du 16 octobre 1979).
Les lettres de Corinna Bille ont été choisies à titre d'exemples. Elles ne sont ni les plus nombreuses ni les plus importantes de cette correspondance avec les écrivains amis dont on ne saurait prendre la juste mesure sans mentionner au moins au passage les ensembles quantitativement et qualitativement les plus riches. Ainsi Maurice Chappaz qui a adressé à Bertil Galland, de 1963 à 1986, pas moins de deux cent cinquante lettres et billets, assez souvent non datés, ce qui montre la spontanéité du geste. Jacques Chessex n'est pas en reste avec plus de deux cent soixante lettres, cartes, billets et télégrammes envoyés à Bertil Galland entre 1965 et 1985. On peut y suivre, presque au jour le jour, l'élaboration du Portrait des Vaudois. Écrites de 1963 à 1984, les cinquante-quatre lettres et cartes de Jean Cuttat jalonnent l'engagement politique du Jurassien et témoignent de son bonheur de pouvoir enfin éditer ses poèmes. Mentionnons aussi les lettres d'Étienne Delessert, envoyées pour la plupart de New York entre 1965 et 1984, celles d'Anne-Lise Grobéty, écrites de 1969 à 1984, et qui respirent la spontanéité, la jeunesse et l'impertinence. Elles contrastent avec la discrétion, la retenue et la distinction de la cinquantaine de lettres de Gustave Roud, écrites de 1964 à 1974 qui s'excuse quand, par malheur, il doit écrire une lettre dactylographiée !
Outre la correspondance avec les amis, le deuxième groupe comprend également quelque deux cent trente lettres et cartes adressées à des sociétés et institutions ainsi qu’un lot de lettres de tiers ou à des tiers.
Quant au troisième groupe, il est constitué de la correspondance accompagnant les manuscrits reçus et non retournés.
Avec les dossiers des oeuvres, la correspondance constitue sans auc un doute la partie la plus importante des Archives littéraires des Éditions Bertil Galland.
 

Usage

Permission required:Keine
Physical Usability:Uneingeschränkt
Accessibility:Öffentlich
 

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URL:https://www.helveticarchives.ch/detail.aspx?ID=1773389
 

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